Freitag, 30. März 2012

Le serment d'Hippocrate

Lernen Sie Dr. Mugisho Nfizi Koya kennen:

Dr. Koya ist Psychiater und absolviert derzeit eine Zusatzausbildung in der psychatrischen Universitätsklinik Hopital Fann (wikipedia fr.) in Dakar (Senegal). Nach Abschluss dieser Weiterbildung will er in seine Heimat (Goma) im Osten der DR Kongo zurückgehen, um seinen Landsleuten zu helfen, die nach wie vor unter den Kriegswirren leiden. Weil er weiß, wie wenig Menschen in Deutschland Französisch können, hat er auch eine engliche Übersetzung seiner Überlegungen erarbeitet.

MediaWatch veröffentlicht seine Selbstdarstellung weil die Redaktion sich eine kontinuierliche Zusammenarbeit mit Dr. Koya wünscht und seine Aktivitäten unterstützen möchte.

SERMENT D'HIPPOCRATE

Que pouvons-nous entendre du serment d'Hippocrate ? Plusieurs lectures de ce texte sont possibles. Selon la position du lecteur, certains verrons une obligation, d'autres une recommandation, d'autres une sagesse,... Pour ce qui est de l'obligation, la mise en application est indépendante du contexte environnemental. Qu'il s'agisse d'un temps de paix ou non, le médecin est appelé à répondre à ses engagements. Le contexte socio-environnemental et l'ambiance politico-économique n'offrent pas un meilleur cadre pour la pratique médicale. Les médecins de la Région des Grands Lacs Africain sont confrontés à de multiple problèmes dans leur pratique quotidienne.


Bientôt deux décennies que les guerres déchirent la Région des Grands Lacs Africain. Certains pays dont la République Démocratique du Congo, le Burundi, le Rwanda et l'Uganda sont perturbés par des multiples guerres incessantes. A l'EST de la République Démocratique du Congo, il s'est installé un phénomène que nous appelons de " retournement des forces ". Ceux qui étaient rebelles hier sont devenus des chefs et dirigent  aujourd'hui et vice versa. Les atrocités n'ont épargné aucune communauté, aucune ville et aucune cité. Des pertes en vies humaines se content par centaine de milliers. Les rescapés sont dépourvus de moyen de défenses contre les maladies, la famine, les voleurs et violeurs des filles et femmes. Les foyers de guerre se multiplient au jour le jour. La population a perdu espoir de vivre.

Le changement des habitudes et des comportements est  conséquence de ces guerres répétées. Avant 1990, le calme, la paix et la quiétude favorisaient la coopération entre les peuples voisins. Les rebellions ont perturbé le quotidien de la population. Avant l'arrivée de la guerre de 1994, on ne  demandait pas si on est autochtone ou pas.  Les peuples se considéraient comme frères et  amis. La circulation  entre les pays limitrophes était libre. On pouvait aisément faire les activités de commerce, les écoles, les soins hospitaliers, … dans un pays comme dans autre sans se sentir étranger. Les rapports entre ces peuples frontaliers étaient chaleureux.
Tout ceci est presque abandonné ou alors difficilement réalisable car la population a  peur de traverser la frontière. " On est en insécurité quand on traverse la frontière. " disent-ils.

Si ces guerres apportent des bénéfices pour les belligérants, elles sont de loin intéressantes pour la population. Cette dernière est continuellement déstabilisée. Elle doit se déplacer et se refugier dans des villes et villages voisines pour se sauver. Certaines communautés ne sont pas toujours accueillantes vis-à-vis des refugiés ou déplacés. Cette instabilité politique  entraine des précarités dans tous les domaines de la vie. Partant du manque des produits de première nécessitée à la pénurie de professionnels de santé, la prévalence des maladies endémiques et pandémiques de la région est augmentée. Le taux de morbi-mortalité est élevé. Le problème pécuniaire s'est ajouté. L'accès aux structures sanitaire est un luxe. La population est déstabilisée. Ils vivent leur calvaire du jour au jour. Les morts se comptent par centaine de milliers. La pauvreté est au rendez-vous. Les atrocités se répètent en boucle avec une périodicité rapprochée.

Devant cette incapacité et ce désarrois, la population se trouve sans appuis et sans ressource. Elle perd espoir et se sent abandonnée par les dirigeants. Les bonnes volontés sont découragées par les destructions dues aux bombardements. Tout le monde est fatigué sauf les belligérants.  Ces derniers multiplient des rencontres sans effet palpable. Les ressources naturelles du sol et    sous-sol sont pillées systématiquement. C'est pendant ce dur moment que nous nous rappelons de notre serment. Un effort à fournir en plus pour apporter des soins somatiques à nos patients. On les sensibiliser pour qu'ils tiennent et qu'ils gardent un espoir d'un avenir radieux "  La santé de mon patient est mon premier  souci … " (serment d'Hippocrate). La santé est perturbée par plusieurs causes (ci-haut citées).

Le médecin se trouve devant une population multi fragilisée. Il faut avoir à l'esprit ce serment pour pouvoir endurer et accomplir  ses devoirs afin que " …si je tiens à ce promesse que je soie honoré… " Souligne Hippocrate.

Mars 2012.
Dr MUGISHO NFIZI  KOYA
 

THE HIPPOCRATIC OATH
How can we interpret the Hippocratic Oath?  There are several possibilities.  According to the situation and the position of the people we ask, some will understand it as an obligation, others as a recommendation, and others as wisdom. Regarding the obligation, it is independent of the context.  Peace or no peace:  any doctor has to live up to this commitment, may the socio-environmental conditions and the political and economic circumstances offer a favourable context for medical practitioners - or not.

The doctors who work in the region of the Great Lakes in Africa are confronted with multiple problems in their daily practice.  Soon it will be two full decades of several wars tearing the Great Lakes region into pieces.  A whole group of countries are troubled by multiple ceaseless wars: the Democratic Republic of Congo, Burundi, Rwanda and Uganda.  In the east of the Democratic Republic of Congo, we witness a phenomenon we call "reversal of forces" ("retournement des forces").  Those which were rebellious yesterday become chiefs and rule today and vice versa.  The atrocities did not spare any community, area, or city.  Losses in human lives count up to hundreds of thousands.  The survivors are deprived of all means to fight neither disease and famine nor robbers and rapists.  The sources of war multiply.  The population has lost its hope to live.

It was the repeated wars that changed the behaviour of the people in such unfavourable ways.  Before 1990, peace and quietude supported the co-operation between the diverse people. Before the beginning of the war in 1994, one did not ask if a neighbour was indigenous or not. The people regarded each other as brothers and friends. Movements between the countries and across borders were easy.  One could as easily trade, go to school, and enjoy health care in one country as in another without feeling foreign.  The relationships between the people close to the borders were cordial.  All this is almost forgotten or at least not easy to realise because the population is afraid to cross the border. "One is no longer secure after crossing the border", they say.

These wars bring benefit only to the various factions.  The population is continuously destabilized.  People have to run away and hide or to take refuge in close cities and villages.  In effect certain communities are not always accessible because their inhabitants have fled.  This political instability results in precariousness in all aspects of life.  Because it lacks basic pharmaceuticals and health care equipment as well as health professionals, the prevalence of the endemic and pandemic diseases in the area increased.  Mortality rates are high.  On top of this add the pecuniary problems. Access to the medical structures is a luxury.  The population is destabilized and eking out a living from day to day.  The atrocities occur repeatedly, and the intervals become shorter.

The population is left without supports and resources. It loses hope and feels abandoned by its leaders.  Their good will is discouraged by the destruction due to the bombardments.  Everyone is tired of war except the belligerents.  The latter negotiate without palpable effect.  Natural resources are plundered systematically. It is precisely in this critical moment that we remember our oath.  Our efforts require more than taking somatic care to our patients.  It includes the attempt to sensitize them so that they raise hope and of a glowing future again.  "The health of my patient is my first concern…" (Hippocratic Oath).  However, health is endangered by numerous causes.

If the doctor is confronted with a severely weakened population it is indispensable for him to uphold the spirit of this oath in order to be able to endure the situation and achieve its duties.  Accomplishing this difficult task is a must for a doctor in the east of the DR Congo if he wants to conclude "… if I hold with this promise that I shall be honoured…" with Hippocrate.

March 2012.

Dr MUGISHO  NFIZI  KOYA

Die Weltgesundheitsorganisation führt eine Publikationsliste zu psychischer Gesundheit in Notsituation und Konflikten. Auch ein "Mental Health Atlas" mit Länderdaten und eine Zusammenstellung "Mental Health and Development" liegen vor (alle Publikationen in englischer Sprache).

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