Montag, 17. Dezember 2012

Nach dem Sturm

Urbain Mwenymali, Programmdirektor bei PACIF (Paysans Actifs Contre l’Ignorance et la Faim), hat einen Bericht über die "sozialökonomische, humanitäre und politische Situation in Goma und dem Nord Kivu" verfasst - nachdem die M32 im November in die Region eingefallen ist.

Den unten folgenden Hilferuf hat Ihr ergebener MediaWatch-Redakteur mit Erlaubnis des Autors einem PDF entnommen das natürlich ebenfalls zum Download bereit steht. (PACIF hat darüber hinaus im November 2012 einen Bericht über die Situation im Bezug auf die Kinderrechte im Süd-Kivu veröffentlicht.)

Demnach leben in Goma derzeit 150.000 Flüchtlinge. Mwenymale berichtet unter anderem von Diebstählen durch Militärs, von Familien, die der Krieg auseinandergerissen hat und von Zwangsrekrutierungen durch die M32. Besonders katastrophal sei die Situation in den Regionen um die Städte Rutshuru und Masisi wo keine oder kaum noch humanitäre Hilfe geleistet werde:

ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION SOCIO ECONOMIQUE, HUMANITAIRE ET POLITIQUE A GOMA ET AU NORD-KIVU APRES PASSAGE DU M23 EN NOVEMBRE 2012 A GOMA/RD CONGO.

Si tel était le sort de la ville de Goma sous M23, quid des territoires occupés non exposés aux projecteurs de la communauté internationale ?

La ville de Goma ensevelie sous la lave lors de l’éruption du volcan Nyiragongo en 2002 a su renaitre de ses cendres peu après suite aux nombreuses aides des organisations  nationales et internationales qui y étaient déjà implantées depuis les guerres de l’AFDL, du RCD, et autres pour apporter leur assistance aux populations vulnérables autant de la ville de Goma que de celles des Zones rurales cibles des nombreuses attaques et des toutes les exactions telles qu’il en ressort des multiples rapports depuis des années. Ville  commerciale et touristique  influençant celle de Bukavu au Sud-Kivu dont elle dépendait  jusqu’en 1990, Kisangani pourtant 3ème ville du  pays. La ville de Goma Capitale Provinciale du Nord-Kivu  devenue de puis les rebellions successives à l’Est rivale de Kinshasa sur le plan stratégique et politique (ce qui ne se décide pas à Kinshasa peut se décider à Goma), La Ville de Goma est peuplée de plus d’un million d’habitants aujourd’hui.

L’arrivée des refugiés hutu Rwandais en 1994, Les guerres qui s’en sont suivies rendant pérennes l’insécurité dans les zones rurales et l’exode rural permanent doublé des vagues successives des déplacement de population qui fuient  les exactions pour venir s’abriter en ville, la  présence des Organisations non Gouvernementales humanitaires seules structures créatrices d’emploi pour les nombreux Universitaires sans débouchés… expliquent cette forte démographie qui galope sans se soucier de l’absence de cadre pour les accueillir.

La situation humanitaire est préoccupante aux sites des déplacés de Mugunga I, III, Bulengo et de Lac Vert qui accueille actuellement plus de Cinquante mille déplacés, dépourvus de ration alimentaire depuis leur arrivée, le dimanche 18 novembre 2012.

Le 20 novembre 2012 la ville de Goma tombe sous le contrôle des rebelles Pro- rwandais de M23 avec ses camps des déplacés incarnes (refugiés dans leur pays) certains depuis 2009 comme ceux de MUGUNGA a vu arriver et les déplacés des camps de KANYARUCHINYA, et la population de Kanyaruchinya et de Mudja sur l’axe Nord de la ville. Sur l’axe Sud depuis SAKE sont aussi arrivées les populations et les déplacés internes venant de Masisi. Ainsi sans compter les familles déplacées vivant dans les familles d’accueil, la solidarité africaine oblige! Malgré la pauvreté et misère, on répertorie plus de 150 000 déplacés dans la ville de Goma essentiellement dans les camps de MUGUNGA I, II, III. Cela  va sans dire que la situation est grave. Elle est autant plus grave que les politiques font de l’assistance à cette population refugiée dans son propre pays l’affaire de seules organisations non gouvernementales.  Souvenons-nous, l’Etat  lui-même a fui. Les autorités politico administratives et militaires ont été premières à fuir en laissant la population à leur triste sort à la merci des éléments des Officiers radiés de FARDC sous commandement de Sultani Makenga du M23 (...).

Dans moins d’un mois les sites qui hébergent les camps de déplacées de guerres à Mugunga et ses environs ont été visité 4 fois par des hommes en tenue militaire, identifiés comme des rebelles du M23 et les éléments indisciplinés de FARDC, ils sont tous accusés d’avoir pillé, violé six femmes et emporté des biens appartenant aux déplacés, dans le camp Mugunga 3 situé à environ 10 km de la ville de Goma (Nord-Kivu) et ainsi pillés les vivres et biens matériels de ces pauvres sinistrés déplacés. Dans la même nuit, un groupe d’hommes armés ont emporté au moins 14 vaches, 70 chèvres et 30 moutons dans la localité de Rusayo où le corps d’un des voleurs, en tenue militaire, portant la mention FA[RD]C, a été retrouvé

Des sources proches du camp affirment qu’au moins douze jeunes ont été emmenés de force, par ces rebelles, pour transporter les butins. Certains d’entre ces otages ne sont pas encore rentrés dans leurs familles.

Toute fois on signale le recrutement des enfants et jeunes par force et par séduction pour rejoindre le mouvement rebelle de M23.

Le camp des déplacés de Mugunga I et III, qui comptait 9.000 ménages au début de mois de novembre compte au jour d’hui plus de 50.000 ménages, est aussi confronté aux problèmes de maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH/Sida.

Les enfants sont victimes de rupture scolaire, les femmes sont exposées aux plusieurs difficultés sociales. L’insécurité alimentaire s’annonce dans la zone.

Dans les zones rurales dans les territoires de Rutshuru et de Masisi d’où les Humanitaires sont sortis ou ont diminué leur présence et activités depuis des mois avant la prise de Goma par le M23, la situation est catastrophique. Catastrophique car si à Goma les rebelles ont pillé des voitures privées, véhicules de l’administration publique, boutiques et magasins, maisons, violés des femmes et pillés les camps de déplacés, Quid des territoires occupés par ces rebelles non exposés aux projecteurs de la communauté internationale, territoire déjà cédé de fait par le gouvernement qui trouve une différence entre les congolais vivant à Goma et ceux ,ruraux excédés de vivre sur les routes de l’exile sans jamais arriver résignés à vivre avec le mal quitte à mourir si l’Etat ne les libère? Ces gens ont besoins de votre aide. 

Ils n’exigent pas des efforts incommensurables; ils ont besoins d’une action soit en faveur des enfants, des femmes, de vieillards… toutefois, un plaidoyer, chacun selon son niveau pour que cesse la guerre  et qu’ils  rentrent dans leurs milieux reste un dénominateur commun à tous (IDPS, Réfugiés, communauté d’accueil. 

La population de Goma elle-même ne supporte plus le choc. Elle accueille sans se préparer  la population qui constitue ses clients pour les boutiquiers, les fournisseurs pour les vendeurs des denrées alimentaires, les producteurs pour son économie,… Les populations urbaines vivants de petits métiers et débrouillards sont aux abois. Sans pouvoir d’achat, devant la hausse de prix de bien de première nécessité, nombreux sont ceux qui envient les l’assistance alimentaire distribuée aux déplacés dans les camps: L’heure est grave.

La criminalité urbaine est au rendez-vous, l’injustice et la justice populaire est au quotidien dans la ville. Car  les pensionnaires de la prison centrale de MUNZENZE ont évadés la prison sous la bénédiction de M23 lors de la prise de la ville de Goma et actuellement ils sèment la terreur aux paisibles citoyens sans protection.

En ce qui concerne la situation politico administrative,  elle est encore timide. Cependant,  l’autorité civile à l’occurrence le maire de la ville de Goma Monsieur Naasson Kubuya Ndoole vient d’annoncer les mesures suspendant la perception de toutes les taxes de la marie et des communes dans sa juridiction, ceci pour compatir et soulager la misère et la souffrance de la population sous son entité administrative. 


De part nos constants, nos observations et nos analyses du contexte actuel de la province  du Nord-Kivu en général et de la ville de Goma en particulier il est pour nous un moment favorable de lancer un cri d’alarme pour venir en  rescousse de cette population victime de la barbarie des groupes armés sous prétexte libération du peuple enveloppé d’hypocrisie. Nous appelons à des interventions multidisciplinaires en faveurs de cette population sinistrée. Nous suggérons aux belligérants de privilégier  la paix dans leurs agenda et de sécuriser les acteurs humanitaires enfin d’apporter l’assistance aux victimes des conflits armés dans la province du Nord- Kivu. Bref, PACIF tiens  à travers cet outil de plaidoyer informer tant l’opinion nationale qu’internationale sur la situation humanitaire qu’il est urgent d’agir sur le terrain en faveur de cette population sinistrée. Nous attendons vos appuis multiformes  pour nous permettre d’accompagner cette population. Merci de venir en aide aux populations sinistrées de Goma et du Nord Kivu en générale!

Ainsi fait à Goma ce 10 janvier 2013
Pour PACIF
M. Urbain MWENYIMALI
Directeur de Programmes
Paysans Actifs Contre l’Ignorance et la Faim

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